Oz
D’origine turque, Oz est née et a grandi en Allemagne. Elle a immigré au Canada à l’âge de 10 ans. Avec son frère, elle a lancé l’Oz Kafe, en 2004, un restaurant saisonnier dans le centre-ville d’Ottawa.
Hospitalité informelle
« Je pense que lorsqu’on essaie toujours de s’intégrer dans un nouvel endroit, il est agréable de se démarquer et d’être fier de pouvoir apporter quelque chose à la table. »
« Je pense que tout cela, avec l’hospitalité lorsque les gens viennent chez nous (…), on leur offre de l’eau, on leur apporte du thé ou du café, quelque chose à grignoter… Même si les gens disent qu’ils n’ont pas faim, on insiste, et c’est presque une insulte si quelqu’un ne touche pas à ce qu’on lui a offert. »
« Il n’était pas question de téléphoner les gens pour les inviter. Les gens se présentaient tout simplement et sonnaient à la porte. “Nous étions dans le coin, alors nous sommes venus prendre le thé!” “Ah, alors bienvenue! Entrez!” Alors j’arrêtais ce que je faisais pour m’assurer que mes invités étaient bien traités. Je pense que cela a jeté les bases pour ne pas nécessairement avoir un restaurant, je voulais simplement être bonne en hospitalité… »
Culture matérielle
« [Ma mère] avait une théière offerte par une amie de la famille. Un çaydanlik de Turquie. Les gens disaient, “Oh, quels beaux motifs sur cette théière”, et maman répondait “Oui, c’est si joli”, parce qu’on ne peut pas acheter des choses comme ça ici – de ce style. Et une semaine plus tard, un paquet arrivait... Ça atténue un peu la nostalgie quand on reçoit des objets de la maison. »
« [Ma mère] aime faire pousser des choses à partir d’une seule feuille ou d’une bouture, alors beaucoup [de plants] étaient beaucoup plus petits, mais au fil des ans, ils ont grandi, alors nous n’avions pas à aller acheter de grandes plantes. Elle aime le processus de croissance, à partir de petites choses, les regarder grandir... c’est une nourricière complète. »
Souvenirs
« Ça évoque beaucoup de souvenirs d’enfance, être assise à la table de la cuisine avec ma mère et ma grand-mère... c’est un travail un peu laborieux et ça devenait [l’activité] de l’après-midi, préparer la farce, s’asseoir là après avoir blanchi les feuilles de vigne, toutes les préparer, puis les rouler individuellement, à la main, et remplir une grande marmite, mettre le tout sur le feu, cuire, puis tout mettre au réfrigérateur. On s’en régalait pendant quelques jours, puis on en offrait à la famille, aux amis et aux voisins. »
​« Un de mes plus beaux souvenirs est sans aucun doute de préparer une soupe. Quand mes parents ont acheté la maison, sur le terrain avant, on étendait un grand drap propre et on faisait sécher le tarhana… Les amis du quartier qui passaient en vélo disaient, “Mais que faites-vous là?”, et nous répondions, “Nous faisons de la soupe fermentée!”, mais sur la pelouse, par un bel après-midi ensoleillé, pendant que ma grand-mère racontait des histoires de son enfance. C’est parfait pour tisser des liens. Entendre sa propre histoire se dévoiler, quand les gens cuisinent et discutent ensemble. C’est un sentiment agréable. C’est ce sentiment de connexion avec votre famille et vos racines. »
Cuisiner avec amour
« Ma mère se lançait en disant, “Oh, je vais le faire” et elle aidait ma grand-mère... elle allait aider à ranger la maison, elle faisait des choses pour mes oncles et ma grand-mère qui vieillissait. »
« Lorsque mon frère et moi avons ouvert notre restaurant en 2004, nous n’avions jamais travaillé dans un restaurant. Aucun de nous n’est chef ni restaurateur, mais nous avons pensé que ce serait amusant d’avoir un petit endroit. Nous avions un plat qui comprenait des dolmas, et ma mère a commencé à les préparer pour nous – et au fil des ans, elle a dû en faire des dizaines de milliers. Elle en faisait une grande quantité tous les jours, le plat est devenu si populaire; il y avait des dolmas dans notre plateau de mezzés – les gens les appelaient les “dolmas de maman”... les gens en parlent encore. »
Espace
« On cuisinait chez ma mère parce que ma grand-mère se faisait vieille. Nous cuisinions chez elle aussi, mais c’était quand même la “cuisine de ma mère”, on s’assoyait à table et on bavardait, et elle était toujours si occupée, à tout faire, à tout préparer… beaucoup de chaleur et de bienveillance allaient dans les plats, quelque chose de différent... Je pense que c’était comme apporter un morceau de notre chez-soi ici, et aussi de faire entrer les gens chez nous. »
« Ce sont les gens qui font une maison... il faut quelque chose pour construire quelque chose, il faut commencer avec quelque chose. »